À la fois opéra et théâtre musical, cette Traviata est au plus près du personnage de Violetta, courtisane mondaine rongée par la tuberculose. Sur scène, instrumentistes et chanteurs se confondent, les voix parlent et les voix chantent, l’art lyrique et le jeu d’acteur s’entremêlent, tout comme l’italien et le français, exaltant l’amour et la mort. Derrière l’héroïne romantique, se profile la personnalité de Marie Duplessis, celle ayant inspiré Alexandre Dumas et le compositeur. Certains de ses amants, Dumas père ou Liszt, apparaissent au détour d’une scène, alors que c’est toute une société, tout un monde que la tragédie dévoile. Dans une profusion de fleurs, Violetta, jeune femme fragile, entretenue, malade, sacrifiant tout à l’amour, prend sa dimension humaine. Une Traviata où se conjuguent la figure céleste du personnage lyrique et celle d’une réalité beaucoup plus sombre.