Dans Opium (2016), La Zampa distillait des ambiances très rock et très sombres inspirées par des propos d’Hannah Arendt. Avec Far West elle continue d’être politique en explorant l’espace qui se situe entre le passé et un futur à inventer. Far West est un voyage, une traversée vers un horizon fuyant, incertain, qui force le rêve et nourrit les angoisses. Sur un plateau nu, les danseurs se tordent et se débattent en mouvements chaotiques, luttent contre des forces invisibles, parfois jusqu’à la transe. Impétueuse, âpre, douce aussi, fluide et rugueuse, la danse est intuitive et d’une intensité rare. Sur scène, les musiciens varient les rythmiques, passant du rock à la techno, susurrant un lieder de Strauss et portent la chorégraphie terriblement engagée. Un grand moment de danse qui s’inscrit dans les questionnements de notre époque.